Programme détaillé > Jeudi 9 juin

  • 10h30-11h30 :

-  Inauguration de l’Amphithéâtre Armand Frémont à l’UFR SEGGAT

En présence de la Présidence de l’université Caen Normandie et de Pascal Buléon (Directeur de la MRSH)

-  Ouverture du colloque : introduction par Yves Guermond, professeur émérite, Université de Rouen.

 

  • 11h30-13h45 :

- Cheminement à pied vers la MRSH

-  Présentation des expositions Christian Malon et Régis Carin (Université 2000 à Caen)

- Repas à la MRSH

  • 13h45-16h10 : séquence 1 :
    Actualités de l’espace vécu en sciences humaines et sociales : enjeux de la recherche, enjeux de sociétés face aux défis contemporains

Organisateurs de la session : Pierre ESCACH, Anne-Marie FIXOT, Paul LOWY, Fabrice RIPOLL

Si Armand Frémont a aussi contribué à lancer la géographie sociale, c’est à la notion d’espace vécu que son nom et son travail universitaire ont été sans doute le plus souvent associés. Son livre La région, espace vécu, publié en 1976 et réédité en 1999, est devenu un classique de la géographie francophone.

Qui d’autre qu’A. Frémont lui-même pour nous rappeler ce qu’il entendait par ce terme ?  Pour quoi a-t-il amplement initié et animé des recherches et des réflexions collectives au cours des années 1970 à l’institut de géographie de l’université de Caen ? Un acteur de la Comédie de Caen lui prêtera sa voix pour qu’il puisse lui aussi reprendre la parole durant cette session.

Pour autant, l’espace vécu constitue-t-il encore une démarche d’actualité de la recherche en 2022 ? Si l’expression n’est pas toujours utilisée, nous faisons l’hypothèse que ce qu’elle désigne et implique, a largement infusé dans la discipline et se retrouve dans nombre de recherches contemporaines : celles qui se tournent vers la vie quotidienne, les pratiques, les représentations, les émotions, les imaginaires, les aspirations etc., celles en quête de significations et d’interprétations individuelles et collectives mais encore des méthodes et des démarches qui permettent d’aller au plus près des subjectivités et de notre commune humanité.

Mais l’espace vécu n’est-il pas aussi un enjeu social, politique, écologique, etc., très actuel ? Quand certaines institutions ou personnalités l’ignorent ou feignent de l’ignorer, non sans provoquer quelques-uns des maux de notre époque et laminer les valeurs démocratiques, l’espace vécu se retrouve dans les interrogations de professionnels soucieux d’éclairer dans leur travail et leurs actions, l’existence et/ou la possibilité d’autres liens moins destructeurs : enseignants, travailleurs sociaux, auxiliaires de vie sociale, journalistes, associatifs… Comment rendre visible les espaces vécus des invisibles ? Comment agir pour que chacun et tous puissent se les réapproprier ?

Deux tables-rondes tenteront d’instaurer discussions et débats sur ces ensembles de questionnements.

Lecture introductive d’extraits d’ouvrages d’A. Frémont par un acteur de La Comédie de Caen (5’)

Table-ronde I - Actualité de l’espace vécu comme objet de recherche en sciences humaines et sociales (30’ +30’ de discussion)

Les intervenantes et intervenants de cette table-ronde présenteront la manière dont ils ont hérité et mis au travail cette perspective : quel rôle a tenu « l’espace vécu » dans leur recherche, de façon explicite (référence volontaire à la notion nommée) ou implicite (sensibilité partagée de la démarche) ? Quel positionnement de la notion par rapport à la « géographie sociale » et à son évolution dans les décennies suivantes ?

Trois témoignages :

- Maxime Marie (MCF, Université de Caen-Normandie ‒ ESO Caen) sous réserve

- Nicolas Bautès (MCF, Université de Caen-Normandie ‒ ESO Caen)

- Isabelle Garat (MCF, Université de Nantes – ESO Nantes)

Dialogue avec contributeurs du livre et personnes du public dans la salle.

Lecture-intermède d’extraits d’ouvrages d’A. Frémont par un acteur de La Comédie de Caen (5’)

Table-ronde II - Actualité de l’espace vécu comme enjeu de société : social, politique, économique, écologique… (40’ + 30’ de discussion)

En quoi la notion/démarche de l’espace vécu interroge-t-elle, ou pas, la société vis-à-vis des grands défis auxquels elle est confrontée aujourd’hui et dans l’avenir proche et à plus long terme ? Comment quelque chose comme l’espace vécu est-il pris en compte par certains professionnels qui cherchent à comprendre, rendre visible et agir sur ces enjeux ?

Trois témoignages :

- Florence Aubenas, autrice de Le Quai de Ouistreham, (2010, Éditions de l'Olivier) (sous réserves).

-  Hélène Richard, responsable du Tiers-lieu rive-droite à Caen

-   Elisabeth Taudière, architecte et directrice de « Territoires pionniers » en Normandie

Interrogées par un doctorant en géographie.

Dialogue avec contributeurs du livre et personnes du public dans la salle.

Lecture finale d’extraits d’ouvrages d’A. Frémont  par un acteur de La Comédie de Caen (5’)

  • 16h10-16h30 : pause

  •  16h30-18h30 : séquence 2 (1ère partie)
    La région

Organisateurs de la session : Gérard GRANIER, Arnaud BRENNETOT

Table ronde : La région française, un espace vécu impossible ? Ou la difficile construction de l'identité des régions françaises

En 1976, Armand Frémont publie La Région, espace vécu dans lequel il avance l’idée que l’espace régional pourrait devenir un objet d’appropriation sociale, culturelle et politique reposant sur des représentations et un rapport affectif et existentiel à l’espace géographique. Ce faisant, il attribue au fait régional une dimension nouvelle qui s’ajoute aux conceptions préexistantes (la « région homogène », la « région polarisée » et la « région plan »). Depuis lors, la notion d’« espace vécu » a connu un succès académique extraordinaire au point que l’ouvrage d’Armand Frémont figure aujourd’hui parmi les publications francophones les plus citées dans le champ de la géographie. La notion d’« espace vécu » a été appliquée à différents types d’espaces (le quartier, la ville, la nation, etc.), témoignant de l’intérêt jamais démenti des géographes pour les questions d’attachement des individus et des groupes sociaux aux espaces qu’ils habitent.

Paradoxalement, l’idée que la région telle qu’elle a été institutionnalisée en France depuis le milieu du XXème siècle puisse former un « espace vécu » ne semble pas résister à l’analyse, hormis à quelques exceptions comme la Bretagne, la Corse ou l’Alsace. Partout ailleurs, la région institutionnelle peine à s’affirmer comme un « espace vécu », reconnu, légitime et approprié par les populations. Plusieurs raisons sont à l’origine du hiatus qui s’est creusé entre les réalités institutionnelles et les sensibilités territoriales des populations. La réforme de la carte régionale instaurée par l’État central en 2015 n’apporte aucune solution au problème, sauf peut-être en Normandie si chère à Armand Frémont. En mettant fin à l’existence de régions inventées en 1956 pour en créer de nouvelles dont l’artificialité a souvent été vivement décriées, elle tend même à aggraver la situation.

Cette table ronde cherchera à identifier les enjeux qu’impliquent la plus ou moins faible identification des populations à leur région, en matière de reconnaissance et de légitimation démocratiques de l’action régionale, de cohérence et d’efficacité dans la capacité à mobiliser et à coordonner les acteurs intervenant au niveau régional mais aussi d’équilibre fonctionnel et politique entre les territoires. Pour aller au-delà du simple constat, il s’agira également de discuter des possibilités et des conditions nécessaires pour dépasser les impasses dans lesquelles les régions françaises se trouvent aujourd’hui. Le débat récurrent sur l’identité bretonne, la fausse évidence d’une Normandie unifiée, la résurrection d’une Alsace indissoluble ou les paradoxes du cas francilien pourront servir d’exemples parmi d’autres pour alimenter la discussion et la réflexion. 

 Animateurs :

- Arnaud Brennetot, Professeur de géographie à l’Université de Rouen Normandie (UMR CNRS 6266 IDEES).

- Gérard Granier, Directeur de la revue Études Normandes.

Participants :

- Guy Baudelle, Professeur d'aménagement de l'espace-urbanisme à l’Université Rennes 2 (UMR CNRS 6590 ESO).

- Nathan Gouin, Post-doctorant en géographie à l’Université du Havre Normandie (UMR 6266 IDEES). Auteur d’une thèse intitulée « La construction du piège régional : l'exemple des régions péri-métropolitaines du Bassin parisien face à l'enjeu du développement » (2020).

- Jean-Luc Léger, Président du CESER de Normandie

- Olivier Vergne, PRAG à l’Université Rennes 2 (UMR CNRS 6590 ESO). Auteur de la thèse intitulée « La Collectivité européenne d’Alsace. Différenciation territoriale, identité régionale et enjeux transfrontaliers » (2021)

  • 18h45-20h00 : Film, Moi Armand Frémont, enfant du Havre (50 minutes) « Moi, Armand Frémont, enfant du Havre » est l’adaptation filmique du livre d’Armand Frémont Le Havre, la mémoire d’un port. La mémoire d’un port est un roman familial où l’histoire de la famille Frémont se confond avec le destin de la ville du Havre.

La diversité et la richesse de la mise en scène nous emmènent avec élan et enthousiasme au long de cette saga qui traverse le XXème siècle en cinq générations. À travers la matière du texte et le combinatoire des différents registres qui lui servent de support visuel, ce film documentaire forme une fresque personnelle, unique et pourtant universelle.

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Réalisation: Roy Lekus. Avec Michel Vuillermoz de la Comédie Française et les marionnettes de Françoise Jolivet.  https://scottoproductions.fr/film/2077

20h00… : cocktail dinatoire ou restaurant

 

 

 

 

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